L’attitude mentale en Iaido
Par Konichi Misakazu Ryuoh, 16ème Soke du Mugairyu
Pratiquer sans opposant, la tension spirituelle de l’Iaido, moins importante que dans d’autres arts martiaux, invite à un relâchement contre lequel le pratiquant doit constamment se méfier.
Cette pratique doit être entreprise en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’une confrontation avec un opposant et doit se comprendre dans une situation de vie ou de mort, sans appréciation de cette réalité, l’Iaido peut devenir une mascarade, il faut constamment être conscient de cela.
Du fait qu’un vrai sabre soit utilisé en Iaido, à chaque instant l’esprit doit rester concentré.
Si l’on ne pratique pas avec son cœur, nos actions souilleront l’esprit incarné dans le sabre.
L’art martial qu’est le Iaido ne doit pas être confondu avec une pratique amateur du sabre.
Les niveaux et titres existent pour encourager les pratiquants, toutefois, ces derniers ne devront pas perdre de vue l’essence de l’Iaido.
Une pratique de l’Iaido limité à l’acquisition de titre se réduirait alors à une succession de mouvements vides et techniquement vulgaires ; cette pratique ne doit pas être entreprise.
En combat, le premier combat à gagner est contre soi-même. Il est dit « gagner contre soi, gagner contre ses collègues et enfin, gagner contre ses ennemis ». Dans l’ancien temps, il était connu que gagner contre soi-même était l’esprit du contrôle de soi (self-control).
Il est important d’intégrer le contrôle de soi au travers de sa pratique de l’Iaido.
Extrait de la « Préface du Mugai ryu iaido shisin »
- Note du traducteur
- Ce texte a été traduit de l’anglais, lui-même traduit du japonais.
- Analyse du traducteur
Le fait de pratiquer seul tend à rendre abstrait la situation de combat où se situerait normalement le kata, il est donc nécessaire de se représenter mentalement et émotionnellement les ennemis et la situation.
Une conscience aiguë de la confrontation maximisera les bénéfices apportés par la pratique de l’Iaido, Le pratiquant en sera alors transformé sinon, le kata se réduira à une succession de mouvements vides de sens n’entraînant aucune transformation « profonde » du pratiquant.
La pratique avec un Katana coupant engendre une vigilance particulière participant activement à l’esprit du iaido et aboutissant à la transformation positive de l’état d’esprit du pratiquant.
Au Japon, en Mugai ryu, dès le 3ᵉ dan, certains pratiquants sont encouragés à utiliser un katana.